Condemned - Fin
Condemned : Criminal Origins - Tout est mal qui finit bien.
L'aventure s'achève dans cette ville de fous, où toute la déchéance de l'humanité semble s'être amassée.
Les révélations finales s'exécutent comme on exécute un condamné à mort d'une balle dans la tête.
Certaines questions restent cependant en suspend à la manière des motivations parfois lugubres de ces meurtriers incompris. L'enquête est résolue mais quelque chose de plus grand se trame, dans l'ombre, attendant le bon moment pour surgir et étendre sa domination.
Condemned illustre cette lutte intérieur à l'homme en redéfinissant, de manière assez fictionnelle je l'admet, cette frontière qui sépare l'être humain de la bête, le passage de la lucidité à la folie.
C'est dans cette ambiance lugubre et glauque que l'enquête débute et avance petit à petit avec son intrigue, ses ambiances et ses créatures.
Le jeu même s'il a bien vieilli reste globalement assez beau, grâce aux environnements assez détaillés et à ce traitement des textures crades et à un niveau de détail parfois Silent Hillesque et fort agréable.
Il arrive que le jeu de lumière mette en avant les défauts et les tares du level design (je pense surtout au début du jeu) mais ces défauts son vites oubliés une fois notre esprit plongé dans la violence des combats.
Côté gameplay : simple et efficace. Le jeu se veut à la fois réaliste et fantastique tout en restant particulièrement violent et malsain. Réaliste par l'absence du réticule de visée, des munitions limitées ainsi qu'à la durée de vie également limitée des armes de corps à corps mais aussi fantastique dans l'utilisation des appareils d'investigation et dans son bestiaire allant du simple camé au... truc bizarre difforme, ratatiné ou boursouflé et à la démarche parfois invraisemblable.
Pour sa part, la violence est omniprésente et assourdissante. A la fois visuelle et sonore, elle met en scène des combats au corps à corps particulièrement explicites tant les coups semblent faire mal. La puissance du choc est palpable et il n'est pas rare d'avoir mal pour ses opposants.
Cette violence est exacerbée par la bande sonore qui, même si elle n'a rien de remarquable (niveau musique je parle) reste bien réalisée pour ce qui est des effets sonores d'impacts de balle ou de tuyaux, de gémissements, d'os craquant sous les coups ou d'entailles à coup de hache dans les portes.
Le gameplay est finalement simple, agréable, violent et terriblement défoulant pour peu que l'on arrive à parer une attaque et à envoyer un contre en pleine poire dévastateur qui fera faire une virée bien méritée à quelques petites quenottes bien en dehors de la bouche dans laquelle elle étaient confortablement installées.
Niveau scénario, pas de méga surprise de la mort qui tue mais une intrigue très bien écrite digne des meilleurs néo-noirs (je dis ça mais je les ai même pas vu lawl) qui évolue petit à petit pour transporter le spectateur d'un point A vers un point B bien précis.
Tout est mis en œuvre pour garder le suspense intégrant et une intrigue cohérente. Les éléments fantastiques s'intègrent bien et les entourloupes scénaristiques pour expliquer ceci ou cela sont aux abonnés absents. Les informations sont bien distillées : jamais d'overdose, jamais de manque.
La fin du jeu, si elle ne restera pas dans les mémoires n'est pas non plus inintéressante, bien au contraire. Dans la même veine que le scénario, elle en révèle mais pas trop. Même si cela est tout à fait normal pour ce genre de scénario et pour entretenir le mythe de l'univers du jeu, on pourra rester sur notre faim tant les questions sont nombreuses.
N'y accordons cependant pas trop d'importance car tout se continue dans Condemned 2 : Bloodshot.
Pour conclure : même si j'aurais aimé une aventure plus terrifiante et palpitante ce premier épisode de Condemned est un excellent survival-horror en vue subjective, pas le jeu du siècle mais un excellent titre, pas trop long et bien écrit, avec une bonne ambiance et un système de jeu bien pensé.
Condemned : Criminal Origins reçoit dont mon "seal of approval" et mérite amplement sa place dans le panthéon des survival-horror historiques. Pas de révolution mais de très sympathiques expérimentations.
Merci d'avoir suivi ce Let's Play !
A bientôt pour de nouvelles aventures !
:D
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