Victimes d'excision, elles racontent leurs parcours
106«J'avais dix ans.Je me souviens de chaque détail au final, je pourrais encore reproduire chaque geste de l'exciseuse». Le visage masqué par la pénombre, Khady* n'a rien oublié. Plus de vingt-cinq ans après, elle raconte l'incompréhension, le choc et la douleur qui ont accompagné son excision. Française originaire d'Afrique de l'Ouest, Khady était en vacances dans sa famille à l'étranger quand on lui a retiré une partie du clitoris, des petites et des grandes lèvres. Un geste destructeur qui a bouleversé sa vie.
Si les mutilations génitales féminines sont aujourd'hui essentiellement concentrées dans trente pays d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie, la France n'est pas épargnée. Comme Khady, il y aurait plus de 60 000 femmes excisées en France. À l'occasion de la journée internationale de la lutte contre l'excision, Figaro Live est allé à la rencontre de ces femmes pour entendre leurs histoires et comprendre leurs parcours vers la réparation.
Le 6 février, l’association Excision, parlons-en ! lance pour la troisième année consécutive une campagne de sensibilisation à destination des jeunes filles. La campagne Alerte excision s’adresse en particulier aux jeunes femmes de 12 à 18 ans qui pourraient être victime de mutilations génitales féminines au cours d’un voyage dans le pays d’origine de leurs parents. Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site www.alerte-excision.org.