Zdeno Chara, un géant parmi les grands #shorts
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Extrait de la chronique hebdomadaire de Silf sur le site www.onetimerhockey.com.
Un géant parmi les grands
C’est en début de semaine que Zdeno Chára, le slovaque qui fut ennemi numéro un à Montréal pendant plusieurs années, nous annonça ça retraite.
Avec une sobriété qui lui est propre, Zdeno tire finalement sa révérence après 24 saison à faire souffrir ses adversaires de par son bâton et ses coups d’épaule tout en faisant pleurer la glace sous ses coups de patin. C’est la fin du dernier tour de piste d’un exemple de longévité au professionnalisme exemplaire.
Une carrière grandiose qui aura fait vivre à ses partisans de bien belles émotions. Zdeno Chára, fut une force défensive dominante et une source intarissable de compétitivité. Il aura été à la fois détesté et adulé par les partisans de hockey. En bout de ligne, il finira toutefois par être respecté à travers la ligue nationale. Il est à noter que même la foule du centre Bell normalement hostile à sa présence lui exprimera sa déférence en 2019 alors qu’il y disputa la 1500ième partie de son étendue carrière. Mon père faisait partie de la foule rassemblée… Il a été incapable d’applaudir ayant toujours frais en mémoire le geste que Chára avait posé contre Max Pacioretty en 2011. Une tache au tableau d’honneur du géant. Ce soir la bien des amateurs dont l’auteur des ces lignes pensaient avoir assisté à la mort en direct d’un joueur de hockey.
Heureusement Pacioretty s’en remettra somme toute assez rapidement et il n’y aura pas de séquelles notoires à la poursuite de sa carrière. Certains y ont vu un geste extrêmement salaud, d’autres qualifiant celui-ci d’un jeu de hockey brutal entre deux compétiteurs ayant malheureusement mal tourné dans le feu de l’action. À vous de juger, mais une chose est certaine, de cet incident le géant regrettera pour toujours le résultat sombre causé par son geste.
En chiffres Zdeno compte 1680 match de saison régulière à son actif, 209 buts et 680 points agressivement accompagnés de 2085 minutes de pénalité. Il sera de plus consacré gagnant du trophée James Norris soulignant la saison du meilleur défenseur de la ligue en 2009. Le premier joueur d’origine slovaque a remporté cet honneur. Il fut l’âme des Bruins de Boston durant pas moins de 14 saisons incarnant parfaitement l’image forte des Big Bad Bruins.
Chára c’est aussi 200 matchs de série éliminatoires à l’intérieur desquelles il aura fait preuve d’un incontestable leadership. Il gagnera d’ailleurs en 2011 le trophée Marc Messier réservé au joueur qui exemplifie le mieux son leadership ainsi que son professionnalisme sur et en dehors de la patinoire. C’est lors du printemps de cette même saison que son aventure de hockeyeur atteindra son apogée alors que les Bruins de Boston remporteront les grands honneurs. Le capitaine Big Z soulèvera enfin l’ultime trophée.
Jamais auparavant la glorieuse coupe Stanley n’aura été portée si haute…
Le géant de plus de deux mètres représentera régulièrement son pays à l’échelle internationale et c’est avec la plus grande fierté qu’il sera nommé porte étendard du drapeau de son pays lors des olympiques de 2014 à Sochi en Russie.
Il me faut affirmer que ce n’est que lorsque le casque tombe que l’homme derrière le vilain s’expose enfin. De nature belliqueuse sur la patinoire il en était tout autrement en dehors de celle-ci. Une fois les épaulettes retirées, l’homme au cœur tout aussi énorme que sa stature se révèle et rayonne. Il aura su donner de son temps sans calculer à de trop nombreuses causes pour les énumérer ici. La monstrueuse tour slovaque dans son expression la plus pure n’était autre qu’un havre de paix auprès des enfants malades et un fidèle phare guidant les plus démunis victimes de malencontreux caprices du destin vers de meilleurs jours.
En fin de ligne, voilà donc qu’un consacré champion quitte la glace professionnelle pour de bon. Que le règne d’un joueur hargneux s’achève et que le guerrier dépose maintenant ses armes. D’infâme à glorieux, le géant peut enfin se reposer en toute quiétude parmi les grands. Il a fait humblement ce qu’il avait à faire et c’est la tête bien haute qu’il nous salut modestement pour une dernière fois.
Bon repos Zdeno.