Georges Thill Andrea Chenier Improvviso Columbia D 41012 enregistré à Milan le 5 mars 1929
Georges Thill Andrea Chenier Improvviso Columbia D 41012 enregistré à Milan le 5 mars 1929
Georges Thill est un ténor français, né le 14 décembre 1897 à Paris et mort le 15 octobre 1984 à Draguignan dans le Var1.
Fils d’un éditeur parisien, il est né à Paris2 le 14 décembre 1897. Tout jeune, il se plaisait à chanter et le faisait volontiers sur demande, même devant ses collègues de la Bourse des valeurs, où il travailla dès 1915 ; mais il était loin de penser à faire carrière dans le chant, quoiqu’il fût doté d’une voix puissante. Il raconta plus tard avoir appris par cœur, aux écouteurs d’un juke-box de l’époque, deux airs italiens chantés par Caruso, tirés des opéras Tosca et Paillasse. Ces enregistrements, reproduits à la mauvaise vitesse, l’habituèrent à placer sa voix trop haut. Il avait, comme il le dit lui-même, « le chant véritablement dans la peau » et devait résumer ses toutes premières leçons à ces deux extraits.
Thill, appartenant à cette génération de conscrits de la Grande Guerre, fut appelé au front en 1916. Il y aura l’occasion de chanter devant ses compagnons d’armes. À la fin des combats, un oncle le pousse à passer une audition au Conservatoire de Paris, où il fut admis en novembre 1918. Ses deux premières années de formation (1919-20) avec la basse André Gresse comme professeur de chant furent pourtant difficiles et frustrantes pour le futur grand ténor, qui ne trouvait toujours pas comment placer une voix déjà trop courte. Il obtint seulement en fin de cycle un 2e accessit de déclamation lyrique.
En janvier 1921, il décide, sur les conseils d’un ami, le baryton italien Mattia Battistini, de se rendre auprès du célèbre De Lucia, spécialiste du répertoire du bel canto, qui professait à Naples. Ce chanteur renommé s’aperçut rapidement de la qualité des aigus de son nouvel élève et de la faiblesse et de l’instabilité de ses registres médium et grave. Thill gagna par l’enseignement de De Lucia le renforcement de son bas registre, le contrôle du souffle, un legato exemplaire et une diction étonnante de clarté. Les leçons de ce professeur furent présentes à son esprit tout au long de sa carrière et lui servirent à aborder plus tard des rôles dramatiques plus lourds. Il était resté deux ans auprès de De Lucia, quand ce dernier tomba gravement malade et mourut deux ans plus tard.
Thill décida, au début de 1924, d’entrer à l’Opéra de Paris, dirigé alors par Jacques Rouché, plutôt qu’à La Scala de Milan, ce qui aurait été la suite logique et raisonnable de ses études du chant italien et conforme au vœu de son maître. Cette décision marqua la singularité de sa carrière, car il devint, par la suite, le spécialiste incontesté de l’opéra français (qui touchait à la fin de son âge d’or) et, à travers le monde entier, l’interprète emblématique du chant français. Il parvint par ses qualités uniques à s’imposer peu à peu dans le temple lyrique où régnait pourtant le grand ténor parisien Paul Franz qui ne devait quitter l'établissement qu’en 1938.
Source : Wikipedia