Mondes en guerre Tome 2 L'âge classique XVe XIXe siècle dirigé par Hervé Drévillon | Lectures
1Ce deuxième tome est toujours une œuvre collective ayant pour thème commun le fait guerrier. L’objectif de cet ouvrage est un peu différent du précédent : bien que le fait guerrier y soit analysé chronologiquement, la structure de l’ouvrage est découpé en thématiques.
Ainsi y sont abordés des thèmes comme : La guerre et le territoire, la puissance et le nombre, la révolution militaire de l’imprimé, la guerre sur mer, la mondialisation de la guerre et les interactions culturelles qui en découlent, le rapport entre guerre et religion, la guerre et l’état moderne, la société militaire, la guerre et la mutation des empires, la guerre à l’âge des révolutions libérales et patriotiques, les guérillas et pour finir les guerres des nations.
Cet âge dit classique de la guerre est ainsi abordé par des points de vue impliquant généralement la sociologie. D’autant plus que l’évolution du fait guerrier montre à quel point il a permis l’émergence des empires mais aussi que l’émergence de l’état moderne et plus tard de la nation ont modifié la manière de faire la guerre.
Ce livre met assez clairement en évidence l’évolution conjointe de la politique et des moyens d’imposer sa volonté à d’autres groupes humains.
L’analyse se veut la plus complète possible géographiquement et tous les continents sont abordés. Les analyses impliquent régulièrement en quoi les particularités des territoires modifient le fait guerrier et sa perception. Le chapitre à propos de la guerre sur mer est particulièrement intéressant pour montrer l’importance que cet espace fluide a pu avoir sur le développement des plus grands empires. J’espère que les prochains ouvrages continueront d’aborder les espaces dits fluides (mer, air, espace, cyber)
L’approche sociologique de cet ouvrage permet de mieux comprendre où en sont les diverses formes politiques aujourd’hui. Le premier tome donnait les clés pour cadrer la réflexion à long terme, celui-ci aborde un temps plus récent dont nous sommes des héritiers presque directs.
La paix de Westphalie a posé les prémices d’un système de régulation internationale du fait violent (la création de la croix rouge et de la convention de Genève sont mentionnées).
Cela permet de relativiser la place du fait guerrier aujourd’hui : globalement moins fréquent, mais plus léthal.
J’ai été assez étonné de voir à quel point la révolution française et les guerres napoléoniennes ont été un événement important de l’histoire européenne et que jusqu’à la fin du XIXe siècle, ses effets se sont fait ressentir, y compris hors d’Europe.
La lecture de ce livre est moins difficile que dans le premier tome car l’approche essentiellement sociologique permet d’assimiler les informations plus rapidement car les faits historiques sont abordés d’abord par leurs implications et les dates servent essentiellement à développer le propos au lieu de le précéder : la lecture de cet ouvrage a été bien plus rapide que pour le tome 1.
Il y a toujours autant d’illustration et de cartes permettant de situer les différents événements et évolutions territoriales.
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