Tokyo Atomic par Anne Rambach | Lectures

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Il s’agit d’un roman policier ayant pour héroïne principale Junko Go, une américaine d’origine japonaise qui vient travailler au Japon où habite son père qu’elle n’a pas connu enfant, sa mère ayant émigré au Etats-Unis car elle n’était plus la bienvenue dans son pays. Celle-ci avait en effet participé à des affrontements entre la police et des syndicats étudiants.
Il s’agit du deuxième roman où l’on retrouve Junko et son coéquipier Masayuki. Cette fois-ci ils enquêtent sur un meurtre assez sauvage commis dans une communauté assez fermée, et pour cause : en effet la victime est un ingénieur travaillant dans le domaine du nucléaire, et la communauté est constituée de ceux travaillant dans une usine de retraitement des déchets nucléaires.
Les faits et gestes des deux policiers semblent constamment épiés et des preuves disparaissent. De plus, des activistes écologiques se sont installés à la lisière de la communauté et de l’usine ce qui rend l’enquête d’autant plus difficile. Le chemin des deux policiers croisera celui d’une journaliste qui leur fournira bon gré, mal gré des informations cruciales.
Pourquoi semble-t-il que l’entreprise et d’autres groupes de police cherchent à mettre des bâtons dans les roues des deux enquêteurs ? D’autant plus qu’une deuxième victime, collègue proche de la première, est retrouvée assassinée de manière tout aussi sauvage.
Ce deuxième roman aborde donc avec subtilité les intrigues qui peuvent se nouer autour des enjeux du nucléaire. L’atmosphère est tout aussi moite que dans le premier roman et s’il n’y a pas de scène aussi apocalyptique que la course-poursuite dans Tokyo assommée par la pluie, on y trouve une scène de fusillade très intense.
On apprend aussi à mieux connaitre Junko et Masayuki, et l’auteure dévoile les aventures amoureuses de ce dernier. Celles-ci apportent peu au récit, mais elles permettent de mieux caractériser le partenaire de Junko et l’auteure en profite pour nous faire découvrir certaines particularités de la société japonaise.
Le style est toujours aussi intéressant et les descriptions permettent, par petites touches, de décrire la société japonaise et la manière dont sont régulées les relations entre japonais.
Contrairement au précédent roman, la conclusion de l’intrigue arrive à la toute fin et, bien que l’on sache depuis quelques dizaines de pages, qui était le tueur, ce sont ses motivations qui restaient obscures. Cette fois-ci l’histoire du tueur est plus intéressante que celle du précédent livre.
Voici un extrait lorsque Junko et Masayuki découvrent pour la première fois la communauté où vivent les ingénieurs du nucléaire et leur famille :
« La vue était splendide. En contrebas, une vallée forestière s’étendait. C’était comme un feu d’artifice transformé en rivière, en nuage d’étincelles. Des nuées dorées, jaune canari ou nickel, orange, rouille, rose nacré, et même rose bonbon, rouge sang, terre de Sienne, vert écaille, s’élevaient de la ramure. Elles étaient percées en leur sommet par les troncs blancs et les palmes vert sombre des cèdres qui culminaient au-dessus des feuillus comme des sommets montagneux. Et, au-delà de cette vallée enchantée, s’étendait une autre immensité : la mer. Elle avait une allure d’acier, l’allure d’une mer qui court sous un ciel lui-même en tumulte.
- Le village est là-bas observa Junko en désignant quelques crêtes de tuiles affleurant sous la ramure.
- Non, le village est partout.
Ils regardèrent plus attentivement et réalisèrent effectivement que les maisons étaient sans doute des centaines, tapies sous les feuilles. Mais le vent emporta les nuages, la pluie engloutit le soleil et cacha la forêt derrière un rideau impénétrable. »