Le cycle de Syffe 2 La peste et la vigne par Patrick K Dewdney Lectures

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Published on ● Video Link: https://www.youtube.com/watch?v=fvZwy8eqveQ



Duration: 3:57
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Si vous ne l’avez pas déjà fait, allez voir la vidéo sur le premier tome.
Devenu guerrier, Syffe se fait néanmoins capturer et se retrouve esclave durant quatre années. C’est donc un Syffe jeune adulte qui devra d’abord s’échapper. Pour cela, il profitera d’une épidémie de peste qui tuera tout le monde, sauf lui. Après une marche épuisante à travers les montagnes et un glacier, il fera la rencontre de peuples dont on avait entendu parler lors du précédent tome.
Ce qui anime Syffe, c’est son amour pour Brindille, et sa quête le mènera vers son ancienne vie de mercenaire afin de retrouver celle qu’il aime. En effet, juste avant de se faire enlever, Syffe avait retrouvé Brindille, mais pour peu de temps. Juste avant sa capture, le roi des Ormes avait eu le temps de lui promettre que s’il se rendait dans une certaine ville, alors il y retrouverait ce qui lui était le plus cher, mais qu’il aurait aussi des réponses quant à ses étranges rêves.
Ceux-ci sont en effet devenus plus intenses et Syffe apprend peu à peu à s’y mouvoir. Mais lors de ses années d’esclavage, son sommeil ne sera pas troublé. Ce n’est que lorsqu’il revient près du lieu où il a été enlevé qu’il recommence à avoir des visites nocturnes.
Syffe retrouvera donc le chemin des armes en devenant mercenaire au service de ceux qui veulent brûler les rebelles sylvestres. En effet, lorsque Syffe revint à l’endroit qu’on lui avait indiqué, il n’y trouva pas celui qui lui avait promis des réponses. Il décida alors que c’est en ennemi qu’il irait trouver le roi des Ormes.
Arrivera-t-il enfin à retrouver Brindille ?
L’auteur développe dans cet ouvrage certaines des pistes laissées ouvertes lors du précédent roman : les créatures fantastiques y jouent un rôle plus important, la rébellion sylvestre dont on avait vaguement entendu parler est maintenant au cœur du récit et la nature des songes étranges se précise.
Le monde est toujours aussi vivant et crédible grâce à une description toujours mêlée aux pensées des personnages. Bien que l’auteur soit bavard et qu’il y ait quelques longueurs (mais justifiées ! car racontant le lent calvaire d’une troupe harcelée nuit et jour par un adversaire insaisissable), les pages se tournent facilement. L’évolution de Syffe est subtile et bien amenée et c’est un vrai plaisir que d’accompagner le personnage principal dans sa prise de conscience de sa maturité nouvellement acquise. Même les personnages secondaires sont bien caractérisés et attachants.
Voici un extrait montrant bien la solitude du grimpeur de glacier :
Tout au long de mon parcours, je retrouvais le gargouillis cristallin des rigoles prisonnières, et ma progression s’était aussi vue ponctuée par le grondement ronflant d’une avalanche qui s’était écrasée dans la vallée depuis les hauteurs. Le glacier parlait en modulation et en remous. Ce n’était pas un univers silencieux, loin de là, mais depuis que je marchais ici je n’avais entendu la voix d’aucun autre être vivant et je n’avais existé dans aucun regard hormis le mien. La roche froide et la neige ne renvoyaient à rien, pas la moindre illusion à laquelle se raccrocher, pas une seule ombre amicale. J’en étais venu à regretter les lézards peureux des pinèdes, la vermine du camp des mines, et même la compagnie des mouches. J’avais quitté un lieu de mort, mais je me demandais, de plus en plus souvent, si l’asepsie du glacier ne m’effrayait pas davantage que le charnier du camp. Dans l’écheveau marmoréen, la respiration et le mouvement et tous les autres attributs du vivant que j’emportais avec moi tenaient du blasphème. La tranchée irradiait une mélancolie palpable. Toute existence y était éclipsée par le gigantisme figé du paysage et la plainte de la glace sur la pierre.