Un reflet de lune par Estelle Faye | Lectures

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Paris après l’Apocalypse déclenchée par différentes guerres est devenue une ville engourdie par la crue du Fleuve qui charrie des effluves toxiques. Il pleut sans discontinuer depuis des semaines quand l’aventure de Chet, un transformiste qui chante dans les cabarets, débute. Il apprend qu’on l’a vu dans différents quartiers de Paris, commettant des crimes. Il s’avère rapidement qu’il s’agit de clones, et Chet se met alors à leur poursuite afin de comprendre pour quelles raisons ils sont apparus et quel est leur but.
Enquêter est difficile à cause de ceux qui le cherchent pour les crimes qu’il n’a pas commis mais aussi à cause des plantes carnivores ou de la dangerosité de l’eau du fleuve, devenue fortement toxique suite à l’Apocalypse.
Tandis qu’il sillonne les différents quartiers, il croise la route d’une secte annonçant la purification de Paris.
C’est essentiellement un livre sentimental saupoudré de quelques éléments de science-fiction. Le cadre postapocalyptique ne sert quasiment à rien et n’est qu’un décor.
Ce qui est dommage car il y a de sympathiques idées de fantastique comme les plantes mutantes, les graines stériles, tout ce qui est génétiquement modifié et les clones. Mais tout ceci n’est que survolé, à peine évoqué. Il y a trop peu de fantastique, et il n’a que peu d’incidence sur le déroulement de l’intrigue (à part les clones). Aucune des idées n’est poussée un tant soit peu. Le personnage principal ne se demandera qu’une seule fois ce que cela doit faire de vivre en tant que clone sans les souvenirs de l’original. Ce sera le seul moment de réflexion sur les conséquences induites par les éléments fantastiques de l’histoire.
Celle-ci se concentre donc sur les péripéties de Chet. Sauf que c’est un personnage peu attachant car tout le temps balloté par les événements, simple spectateur de ce qui lui arrive. Ce qui donne l’impression qu’il n’existe que pour permettre la découverte des différents quartiers de Paris. Quartiers assez caricaturaux, comme des villes dans la ville, mais sans véritable cohérence : le monde décrit est postapocalyptique et décrépit, mais certaines technologies avancées semblent disponibles sans réelle difficulté.
Les personnages secondaires sont peu attachants eux aussi, à part Sybil, la cheffe des enfants psy mais que l’on ne voit que très peu et qui sert essentiellement de Deux Ex Machina à la fin du livre.
Il y a bien une intrigue secondaire avec les graines stériles, mais celle-ci est presque complètement déconnectée de la trame principale et les enjeux de ces graines sont assez flous, jamais expliqués ou évoqués (à part l’effroi que cela semble provoquer chez les habitants de Paris)
Le style de l’auteur est très agréable à lire et très poétique. Il y a quelques moments de grâce, de vrais morceaux d’analyse des tourments ordinaires de l’âme. Dommage que les descriptions sentimentales constituent l’essentiel du récit.
Extrait :
Je titube jusqu’à la fenêtre – pieds nus – du diable si je me rappelle où j’ai laissé mes sandales… Dehors l’aube s’amorce à peine. La pluie patine en longues gouttes sales sur la vitre. Je tente de saisir mon visage, mon reflet dans la vitre ternie. L’aube en emportant l’ombre brouille mes traits, les efface. Je caresse du bout des doigts la surface humide, comme pour retenir mon image. En vain. Il fait déjà plus clair dehors qu’à l’intérieur. Le reflet disparait. Comme si je n’existais que la nuit. Un jour gris monte face à moi sur la ville. Le fleuve en crue gronde quelques étages en dessous. Il pleut sans discontinuer depuis des semaines. Je suis dans une de ces maisons sur les ponts, étroites et hautes, plutôt élégantes, où vivent des notables et des seigneurs du demi-monde. Des potentats de la pègre, comme le gars inconscient derrière moi sur le lit.

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