SAVIORLESS (Nintendo Switch) Part Ⅰ

Channel:
Subscribers:
326
Published on ● Video Link: https://www.youtube.com/watch?v=BgZzoCeow9k



Duration: 34:12
18 views
10


🔰 Sorti en 2022 Saviorless fut développé par Empty Head Games et édité par Dear Villagers, Saviorless est un plateformer 2D, basé sur la narration mais avec une touche de challenge, surtout vers la fin.
Doté de superbes illustrations dessinées à la main, le monde de Saviorless invite les joueurs à percer le mystère des îles Souriantes qui cachent en leur sein des monstres cauchemardesques à affronter et des énigmes à résoudre.
En accompagnant dans leur périple Antar, The Savior et Nento, les joueurs devront reconstituer un récit brisé suivant une approche narrative unique et en explorant le monde plus qu’intrigant de Saviorless.

Une inspiration qui ne se limite pas à la direction artistique.
Le cinematic platformer, dernière déclinaison du jeu de plate-forme, a lui aussi été digéré par le studio cubain, et son influence est prégnante dans Saviorless.
Le personnage qu’on joue la majeure partie du temps est ainsi dénué de pouvoir ou d’attaque, et comme dans les œuvres de Playdead créateur de Limbo et Inside, il devra ruser et jouer de manœuvres d’évitement pour se débarrasser des ennemis qui se dresseront sur sa route.

Dans cette histoire étrange et sombre, vous suivez Antar, un jeune garçon qui souhaite découvrir le secret des îles souriantes, un lieu pourtant maudit.
Le narrateur et ses apprentis semblent pourtant ne pas vouloir terminer cette histoire.
Si elle se termine, qu’adviendrait-il d’eux ?
Pourtant, les apprentis essaient de remettre en question les règles du narrateur, en s’octroyant quelques libertés dont les conséquences vont vite se faire sentir.

Vous aurez la possibilité de devenir un saveur, un être puissant et violent, chargé de protéger les enfants de monstres qui peuplent les lieux. Votre objectif restera de vous échapper des îles souriantes.
Il m’est difficile ne pas y voir une métaphore liée à l’enfance.
Quel message les développeurs et développeuses souhaitent faire passer ?
Le narrateur qui souhaite que l’histoire ne se termine jamais, est-ce une analogie avec une volonté que l’enfance ne se termine pas ?
La violence des monstres qui peuplent les lieux sont-ils les adultes/osbtacle dans la vie d’adulte ?
Le Sauveur qui use de violence pour s’en défaire, est-ce une façon de dire que pour échapper au monde violent des adultes, il faut soit-même être un adulte et qu’il est vain de croire en une autre issue ?

D’une façon très méta, le Narrateur Tobias édicte ainsi des règles qui correspondent non pas à l’art du conte, mais à celui du récit dans le jeu vidéo.
« Un bon narrateur ne laisse jamais un protagoniste atteindre ses objectifs », par exemple, justifie les épreuves et la difficulté rencontré par Antar, mais aussi par tous les personnages de jeux vidéo au cours de l’histoire.
Pourquoi Crash Bandicoot n’arrive-t-il jamais à sauver Coco à la fin des stages bonus ?
Pourquoi le Docteur Robotnik s’enfuit systématiquement à la fin des niveaux de Sonic alors même qu’on venait de détruire sa dernière machine en date ?
Et pourquoi la Princesse est irrémédiablement « in another castle » ?
Tobias répond à toutes ces questions et c’est le boulot du narrateur que de rendre la vie du protagoniste impossible !

Graphiquement très réussi, Saviorless possède aussi une construction classique mais solide.
Sa difficulté, croissante, n’est jamais très élevée, même si les derniers niveaux demandent un peu plus de « skill », et le titre reste très accessible.
Comptez 4 à 5 heures pour venir à bout de l’histoire principale, un peu plus pour récupérer toutes les pages de livres cachées dans les niveaux et accéder à la vraie fin.

Et son parcours nous est compté par un narrateur assumant ce rôle au premier degré.
Le jeu auquel on joue est en fait une histoire racontée par un vieil homme, le Narrateur Tobias, qui a la responsabilité de mener à bien cette histoire, tout en enseignant à ses jeunes neveu et nièce l’art de la narration.
Outre son origine cubaine qui est un petit événement en soi, le traitement de la narration sur un jeu de plateforme très classique en font un objet vidéoludique plus intéressant qu’il n’y paraît.