Neuromancien par William Gibson | Lectures
Il s’agit d’un livre de science-fiction se déroulant dans un futur proche où les implants corporels sont monnaie courante et où le cyberespace, un immense réseau informatique mondial, permet à la population de s’évader de son monde de chair. Ce livre a été écrit dans les années 80, où internet n’existait pas encore. Il faut imaginer cette mer de données comme une réalité parallèle à laquelle on peut se connecter et que l’on peut parcourir grâce à des interfaces de réalité virtuelle.
Case est un cow-boy des interfaces, un mercenaire habitué à louvoyer parmi les eaux dangereuses du cyberespace.
Lorsqu’un mystérieux commanditaire lui sauve la vie, il se voit contraint de faire équipe avec une Griffue, une femme plusieurs fois augmentée par des implants de combat, afin d’extraire des informations d’une base de données très sécurisée et placée en orbite autour de la Terre.
Faisant aussi équipe avec une IA reconstruite à partir de la psyché d’un autre cow-boy, il tente de comprendre qui est réellement son commanditaire et à quel point sa vie est en danger.
Je n’ai pas lu le livre dans son ancienne traduction et je ne peux donc pas comparer. Beaucoup de critiques tournaient autour du fait que le langage était pour le moins abscons. Il est facile de se perdre dans la multitude de termes désignants les éléments science-fictionnels. Les parties du livre où l’auteur décrit la plongée dans le cyberespace peuvent en effet en dérouter plus d’un. Il s’agissait là du premier livre estampillé cyberpunk (il est à noter que ce n’est pas l’auteur qui a créé ce terme, seul cyberespace fait partie du livre). Et si l’on a déjà lu ou joué à des jeux se déroulant dans ce type d’univers, alors on est plus familier avec le cyberespace, la matrice, les IA, les glaces, les implants et les puces de crédit.
Pour autant, la plupart de ces mots inventés à cette époque ont aujourd’hui une certaine réalité, ce qui fait qu’il est quand même possible de suivre l’intrigue sans forcément comprendre toutes les nouveautés. Cela participe à la poésie de l’ouvrage et l’intrigue principale est suffisamment universelle : nul besoin d’en comprendre tous les implicites.
Il s’agit d’une quête pour la survie. Survie de la chair, mais aussi de la relation qui va se nouer entre le héros principal et la Griffue, cette femme aux multiples implants la transformant en une véritable machine de guerre.
Les antagonistes aussi luttent pour leur survie, ou pour leur évolution.
Bien que la technique ait permis de grandes avancées dans le rapport au corps et aux machines, la société, elle, ressemble fortement à la nôtre. Avec ses pauvres se débrouillant pour contourner le système et les ultra-riches dont l’humanité s’efface peu à peu sans même avoir besoin d’implants cybernétiques.
Si ce livre a autant marqué son époque et a créé un nouveau genre de littérature (le cyberpunk) c’est qu’il a su allier profondeur du message, du récit et de la langue.
Ce livre contenait déjà une grande partie des thématiques abordées par la science-fiction actuelle. La seule touche qui indique l’âge du livre est la référence à des cabines téléphoniques. Pour le reste, c’est une œuvre aussi époustouflante qu’elle l’a été à l’époque de sa sortie.
Chapitres
0:00 Présentation
1:09 Avis
3:05 Extrait